Au cours de la petite enfance, les enfants sont exposés à de nombreux virus qui peuvent les rendre malades. Heureusement, la plupart des infections guérissent par elles-mêmes et celles qui peuvent causer des maladies infantiles plus graves sont évitables grâce à la vaccination. Poursuivez votre lecture pour en apprendre plus sur les maladies virales infantiles et les mesures à prendre pour réduire le risque de votre enfant de les contracter.
La vaccination : un bouclier contre les maladies infantiles graves
La vaccination n’est pas obligatoire, mais elle est très fortement recommandée par les professionnels de la santé, car elle permet d’éviter des maladies qui peuvent être très graves et même mortelles. 
Plusieurs vaccins sont offerts gratuitement aux enfants par les provinces et les territoires dans le cadre des programmes provinciaux d’immunisation. Ces programmes incluent généralement des vaccins contre les maladies suivantes : 
- coqueluche
 - diphtérie
 - gastro-entérites à rotavirus
 - grippe (influenza)
 - hépatites A et B
 - infections à méningocoque C
 - infections à pneumocoque
 - infections graves à hæmophilus influenzæ de type B (Hib)
 - infections par le virus du papillome humain (VPH)
 - oreillons
 - poliomyélite
 - rougeole
 - rubéole
 - tétanos
 - varicelle
 - infection par le virus respiratoire syncytial (VRS) (bronchiolite)
 
Il est important de suivre le calendrier de vaccination recommandé, car il a été conçu pour protéger votre enfant au moment où il en a le plus besoin. Vous pouvez faire vacciner votre enfant lors des visites chez le médecin, lors des journées de vaccination scolaire ou encore en pharmacie.
La vaccination, c’est sécuritaire et encore important!
Grâce à la vaccination, la variole a été éradiquée à l’échelle mondiale, la poliomyélite est maintenant inexistante au Canada et des maladies autrefois très fréquentes sont maintenant rares (p. ex. rubéole, rougeole, oreillons). Ce succès vient toutefois avec une perte de repère vis-à-vis de la gravité de ces maladies. Comment s’inquiéter des risques d’une maladie pour notre enfant quand on ne connaît personne qui a eu cette maladie? Dans un tel contexte, il est tout à fait raisonnable de se questionner sur la pertinence de faire vacciner son enfant.
La vaccination est encore importante, car certaines maladies qui sont maintenant rares au Canada sont encore bien actives ailleurs dans le monde, autant dans les pays développés que ceux en développement. Une personne non vaccinée qui est exposée lors d’un voyage peut donc ramener la maladie au Canada. Si le taux de vaccination est trop bas dans une collectivité, le virus est capable de se propager et cause une éclosion. Des personnes vulnérables qui ne peuvent pas être vaccinées ou qui ne répondent pas bien aux vaccins (p. ex. nouveau-nés, personne ayant un système immunitaire affaibli) sont alors à risque de contracter la maladie et d’être très malades.
La vaccination contribue donc à créer un bouclier sûr et efficace qui protège nos enfants, mais aussi les personnes vulnérables de notre collectivité contre ces maladies contagieuses.
Des maladies contagieuses courantes
La vaccination prévient de nombreuses maladies infantiles, mais il en reste tout de même quelques-unes pour lesquelles il n’existe pas de vaccin, comme la roséole, la 5e maladie, le syndrome pieds-mains-bouche et le faux croup.La roséole
La roséole touche généralement les enfants de 6 à 24 mois. Elle apparaît de 5 à 15 jours après un contact avec un enfant contagieux. Le principal symptôme est une forte fièvre (39 °C). Chez deux enfants sur trois, ce sera le seul symptôme. La fièvre peut toutefois être suivie, au bout d’environ trois jours, d’une éruption cutanée rosée sur le thorax, l’abdomen, le dos et parfois sur les membres et sur le front. L’enfant est contagieux durant la période de fièvre seulement.
La roséole se guérit d'elle-même en moins de sept jours, sans médicament. Si l’état général de votre enfant est bon, il n’est pas nécessaire de donner un médicament pour faire baisser la fièvre. Si nécessaire, on peut abaisser la fièvre avec de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène (voir la note). Si la fièvre dure plus de 3 jours, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé.
Attention!
Il ne faut jamais donner d’ibuprofène à un bébé de moins de 6 mois sans avis médical ni d’acide acétylsalicylique (aspirine) à un enfant de moins de 16 ans.
La cinquième maladie
La cinquième (5e) maladie (aussi appelé érythème infectieux) est une infection commune chez les enfants âgés de 4 à 10 ans. Elle se transmet par l’inhalation de gouttelettes infectées lorsqu’une personne atteinte tousse ou éternue, ou par contact avec des objets contaminés. Près de trois personnes sur quatre vont développer des symptômes dans les 4 à 14 jours suivant le contact avec le virus. Des plaques rouges apparaissent sur les joues, les avant-bras, le tronc et parfois les cuisses. Ces symptômes durent de 5 à 10 jours. L’enfant est contagieux avant l’apparition des rougeurs (jusqu’à 5 jours après avoir été exposé au virus). Dès que l’éruption cutanée apparaît, il ne l’est plus. Les femmes enceintes doivent éviter le contact avec des personnes infectées, car le virus peut se transmettre au fœtus et affecter son développement.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre ce virus. Au besoin, la fièvre peut être abaissée avec de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène (voir la note). Diverses méthodes peuvent aider à soulager les démangeaisons causées par les plaques : donner à l’enfant un bain tiède en ajoutant à l’eau un produit à base d’avoine colloïdale, ou encore appliquer sur les rougeurs des compresses froides ou une mince couche de crème contenant de l’hydrocortisone. Il faut éviter de s’exposer à la chaleur (attention à la température du bain!) et au soleil, car cela active les éruptions et la démangeaison. Un antihistaminique peut aider à soulager les démangeaisons. Informez-vous auprès de votre pharmacien pour savoir quel produit est approprié pour votre enfant. 
La maladie pieds-mains-bouche
Il s’agit d’une infection banale, mais très contagieuse, qui touche surtout les enfants de 6 mois à 10 ans, bien que les adultes puissent aussi la contracter. Elle se transmet par contact avec les lésions d’une personne infectée ou en touchant une surface contaminée. Une excellente hygiène des mains est donc importante pour réduire le risque de la contracter ou de la transmettre.
De trois à six jours après avoir contracté le virus, l’enfant peut avoir mal à la gorge et présenter un peu de fièvre. Puis de petites ampoules rouges ou grisâtres contenant du liquide apparaissent sur la paume des mains, la plante des pieds ou d’autres parties du corps. Des boutons peuvent aussi être présents à l’intérieur de la bouche. Ces éruptions sont souvent très douloureuses. L’enfant est très contagieux tant que les vésicules sur la peau ne sont pas disparues. Le virus reste aussi présent dans les selles de 8 à 12 semaines après les éruptions.
La maladie guérit sans intervention en 7 à 10 jours. La complication la plus fréquente est la déshydratation, car les enfants peuvent refuser de boire ou de manger en raison des maux de gorge. Il faut donc s’assurer que l’enfant boit suffisamment. Au besoin, votre pharmacien peut vous recommander un produit afin de réduire la douleur ou une solution d’électrolytes pour éviter la déshydratation. 
Faux croup (laryngite)
Il s’agit d’une infection virale courante qui entraîne une inflammation (enflure) du larynx et des cordes vocales. Son symptôme caractéristique est une toux qui sonne comme l’aboiement d’un chien ou le cri d’un phoque. L’enfant peut aussi avoir la voix enrouée ou éteinte (extinction de voix) ainsi qu’une fièvre légère. Il peut aussi avoir de la difficulté à respirer.
Le virus se transmet par contact direct avec une personne infectée ou une surface contaminée ou par l’inhalation de gouttelettes dans l’air, produites par la toux ou un éternuement. Le faux croup disparaît normalement de lui-même en cinq à sept jours.
Il n’y a pas de traitement spécifique contre le faux croup. Les études ont montré que l’utilisation d’un humidificateur n’était pas efficace pour réduire ses symptômes. Pendant la saison froide, on peut amener l’enfant à l’extérieur pendant quelques minutes puisque l’air froid peut aider à apaiser l’inflammation dans la gorge. 
L’acétaminophène ou l’ibuprofène peuvent abaisser la fièvre et atténuer la douleur. Si le nez est congestionné, l’irrigation des voies nasales à l’aide d’une solution d’eau saline peut aussi améliorer la respiration. Les sirops contre la toux et le rhume ne sont généralement pas utiles pour soulager la laryngite et ne doivent jamais être utilisés chez un enfant de moins de 6 ans sans avis médical. Des médicaments sur ordonnance sont parfois nécessaires dans les cas plus graves.
Consultez un médecin immédiatement si votre enfant :
- a un mal de gorge intense, une fièvre élevée ou de la difficulté à parler, à avaler ou à respirer;
 - fait un bruit lorsqu’il inspire (stridor);
 - serre les côtes lorsqu’il inspire.
 
Vous devriez aussi consulter un médecin si votre enfant souffre d’une extinction de voix qui persiste depuis plus de sept jours.
Quand consulter un médecin?
Bien que ces maladies soient la plupart du temps sans gravité, consultez rapidement un médecin si votre enfant :
- fait de la fièvre et a moins de 3 mois;
 - a fait une convulsion;
 - vomit beaucoup;
 - pleure sans arrêt et est inconsolable;
 - est difficile à réveiller ou beaucoup plus endormi qu’à l’habitude;
 - est pâle ou mal coloré;
 - réagit peu aux autres;
 - a de la difficulté à respirer ou il respire vite;
 - a très mal à la tête et des raideurs dans le cou;
 - a d’autres symptômes qui vous inquiètent.
 
En cas de doute, n’hésitez pas à appeler le 811 ou à consulter votre pharmacien. Ces professionnels de la santé vous aideront à déterminer si une consultation médicale est nécessaire.
Rentrée scolaire : prévenir pour moins avoir à guérir!
Que l’on rentre à la garderie ou à l’université, la rentrée scolaire rime toujours avec retour des infections virales. En effet, le regroupement de personnes dans des environnements plus restreints et souvent peu aérés facilite la transmission des virus.
Pour aider votre enfant à réduire son risque de contracter une infection virale, prenez le temps de lui enseigner quand et comment bien se laver les mains. Le lavage devrait se faire avec de l’eau et du savon (ou une solution à base d’alcool) et durer une vingtaine de secondes :
- avant et après avoir mangé;
 - après avoir toussé ou éternué dans sa main ou s’être mouché dans un mouchoir;
 - après être allé aux toilettes;
 - après avoir manipulé ou avoir été en contact avec des surfaces sales ou contaminées.
 
La vaccination est un autre excellent moyen de réduire le risque de complications si on contracte un virus saisonnier comme celui de la grippe ou de la covid-19. Comme les critères pour obtenir ces vaccins gratuitement peuvent changer d’une année à l’autre, consultez votre pharmacien pour savoir si vous et vos proches y avez droit. N’oubliez pas que la vaccination sert non seulement à vous protéger, mais aussi à protéger les personnes vulnérables autour de vous.
Malgré toute votre bonne volonté, il est plus que probable que votre enfant contractera au moins une infection respiratoire au cours de l’année scolaire. En plus du lavage de main régulier, les gestes suivants peuvent aider à ne pas transmettre le microbe à toute la famille ou au reste de la classe :
- Tousser ou éternuer dans le pli du coude ou dans un mouchoir.
 - Pour les enfants plus âgés, envisager le port d’un masque pendant qu’ils combattent une infection respiratoire, surtout s’il y a des personnes vulnérables dans leur entourage.
 - Ne pas visiter les proches dont la santé est plus vulnérable (p. ex. nouveau-né, grand-parent ou personne ayant un système immunitaire affaibli)
 - Si l’enfant fait de la fièvre, le garder à la maison,
 
Votre pharmacien est là pour vous!
Votre pharmacien peut être d’une aide précieuse si votre enfant contracte une maladie infantile, par exemple en vous recommandant des produits en vente libre appropriés pour son âge pour soulager ses symptômes ou en vous dirigeant vers la ressource appropriée (p. ex. clinique sans rendez-vous, urgence) si la maladie est plus grave. N’hésitez pas à passer en pharmacie pour obtenir son avis professionnel.